L'enquête descend vers la matière,
cherche le restant, l'abandonné.
Elle vient réancrer un savoir,
une poétique à des terrains,
des milieux, des existences,
en perçant les enclos de nos langues.
Après un nouveau point d'étape, nous continuons de cheminer sur les traces laissées par nos grands-parents.
Nous avons accumulé à nous noyer et nous nous sommes attelé à trier cette matière, ces histoires.
Faire ce travail toujours périlleux de choisir ce que l'on veut garder et ce que l'on veut laisser disparaître.
Il en ressort des fils puissants, partants des résonnances intimes pour venir titiller le présent.
Reste maintenant à tisser ces récits, les entremêler sans les étouffer, pour les laisser se faire échos, entre eux, en nous, en vous.
Alors
Peut-être qu'un jour quelque chose d'inattendu jaillira de ces estomacs
Et moi, pardon, je te l'avoue :
je n'ai eu de cesse au fil du temps de répondre aux idées noires,
aux mantras de la fin des temps, à cet esprit des finitudes qui a assombri nos enfances.
Tôt, je me suis fixé une tâce : ne pas me soumettre au verdict des apocalypses.
Répondre à la culture de la mort, au deuil, à la disparition des êtres auxquels nous sommes liés.
Je me suis toujours placé dans le sillon de ce qui cherche à relancer la vie ;
mais rien ne peut être écrit et vu de ce qui sauve si nous ne repartons pas du plus obscur de notre temps.
C'est de la ruine qu'il faut repartir, tout simplement parce que c'est notre base, un réel où s'enlacent dans une danse macabre les choses humaines et non humaines.